vendredi 26 juin 2015

Vent d'est, vent d'ouest, un scénar avant poste ! Les pieds bandés

Image


pieds bandes




http://drquinn.forumprod.com/la-tradition-chinoise-des-pieds-bandes-t479.html

"Vent d'est, vent d'ouest" (Pearl Buck), retrouvé en rangeant et relu d'un trait, m'a bouleversée, bien plus que la première fois que je l'avais lu il y a des lustres (je l'avais alors trouvé par certains cotés qui m'avait agacés presque du genre roman "rose")... 

Une impression poignante de reviviscence, des scènes à peu de choses près identiques*... tout se passe comme si ma vie avait été ainsi "tracée" sans que je ne m'en souvienne par ce livre lu à ? 13 ans ? c'est à dire qu'elle fut en partie copiée sur celle de la jeune américaine amoureuse d'un homme d'une autre culture rencontré aux USA où il était venu faire ses études (un chinois en le cas, certes occidentalisé mais ligoté par les liens indénouables d'un clan traditionnel)... Mary qui naïvement tente en vain de s'intégrer dans sa famille... jusqu'à leur fuite lorsqu'il s'avère que ce ne sera jamais le cas, racisme oblige : elle n'a finalement été "acceptée" ou plus exactement tolérée que par la force des choses (il est fils unique), la volonté imployable de son mari qui y avait cru, et provisoirement, dans l'espoir qu'il se lasse enfin d'elle... (c'est à dire "acceptée" comme "petite femme", concubine)... Avec en prime quelques regards concupiscents des hommes étonnés -elle est exotique-, parfois la jalousie des femmes supplantées par une étrangère qui de surcroît n'a rien fait pour cela, et des sous-entendus égrillards de la part du chef de clan, (le père, grand "amateur" de femmes qui la lorgne ouvertement**, certes elle est belle, mais en plus, que peut-elle bien posséder de savoir-faire sexuel pour que son fils s'y soit tellement attaché, lui qui pouvait disposer à l'envi des plus habiles courtisanes?) Elle croit à de la compassion vis à vis sa dramatique situation de rejet (et ne comprendra qu'après.)  

Jusqu'à la "catastrophe" qui va coûter la vie de la terrible matriarche désespérée qui en mourra de chagrin : Mary devient enceinte ... (le mari est promis depuis toujours à une jeune fille idoine, même milieu, même fortune etc!) Le père exige alors tout simplement de son fils qu'il la renvoie chez elle, mais avec une grosse somme d'argent pour la "dédommager" et la payer pour l'enfant. [Par parenthèse, dans ces familles au strict moralisme, avec esclaves, meurtre de petites filles en cas de "nécessité" (besoin de nourrice par exemple), "achat" de jeunes concubines au fur et à mesure que les maternités ont abîmé la précédente... celles-ci, lorsque le maître passe une nuit avec elles selon ses préférences et leur savoir-faire, souvent la dernière, la plus fraîche, (et les rivalités qui vont fréquemment jusqu'au suicide, entre ces malheureuses méprisées par tous sont épouvantables et sordides).. celle-ci est payée, ce qui les réduit à la situation de  prisonnières prostituées permanentes à temps plein avec un seul client et renforce l'ostracisme dont elles et leurs enfants sont victimes de la part de tous, de l'épouse en titre et des enfants "légitimes" en premier.]   

C'est comme si je m'étais ensuite astreinte à rejouer le scénar, juste un peu plus soft, en endossant son rôle. 

* Celle notamment où le jeune mari exaspéré enfin reçu chez "lui" impose sa femme en la prenant par la main et la conduisant vers sa mère (qui cependant à l'instant vient de refuser de la voir -en chinois-) sans que celle-ci ne comprenne le geste inouï qu'il vient d'accomplir et qu'il lui a fait accomplir.

** Idem.

__________________________

Idem me revient l'histoire de Léa (Pearl Buck toujours, je crois?) la fille juive rejetée par sa famille parce qu'ils ne parviennent pas à la marier, réduite au rang de servante.. qui tue par accident son frère odieux se moquant d'elle et son dernier espoir déçu. A vérifier. La même histoire -vraie en ce cas- m'a été racontée.. Étrange ! Est-elle banale ? Les jeunes filles juives maltraitées/méprisées au bénéfice d'un frère unique mis sur piédestal... qui les tyrannise comme tous en toute impunité auraient-elles tendance à s'en débarrasser de la sorte? (Un coup de couteau en les deux cas.) Ma foi... Profit et pertes d'une culture de merde. 

dimanche 21 juin 2015

Cévennes de merde

Un grand mec baraqué, pompiste de son état
Il a le droit,
Et buraliste aussi.
C'est bien utile
Pour avoir de l'essence..
Sept kilomètres avec le chien
Ce n'est rien...
Mais le soleil de Satan,
Ça c'est quelque chose !

Presque plus d'arbres,
A quoi bon, la clim n'est pas faite pour...
Justement, les chiens.. ni pour les piétons
D'ailleurs de piétons il n'y en a presque plus
Forcément..

La route de mon enfance,
Celle que Marguerite faisait tout le temps
Pour moi. On arrive dégoulinants,
Je veux dire langue au sol
On rentre dans la boutique

Le bonheur de la clim,
Hurlements du Monsieur,
Pompiste de son état etc..
Non, cris d'abord, hurlements après
"Sortez ! Rentrer avec un chien!!!"
Yeux au ciel, méprisant. Pourquoi?
Dans un bureau de tabac?
Lui aussi a chaud.

Cette seule question le met en colère:
Et même l'exaspère
Attachez le dehors.
OK. Devant la porte, pas d'autre endroit.
Sagement il attend.
Il n'est pas méchant.
Je parle du chien, évidemment.

Je ressors et avant de reprendre route
Nous attendons sur le coté,
A l'ombre, assis dos à dos
Que le soleil soit un peu tombé
Il a soif. Après tout, ils vendent de l'eau?
Je l'attache à nouveau.

Le Monsieur baraqué, pompiste de son état etc..
Sort, mais en fureur cette fois.
C'en est trop ! Que faites-vous encore là?
Ça commence à chauffer..
"Là", un, c'est un lieu public.
Et deux, je veux acheter de l'eau,
Tout simplement!

OK mais pas le chien
Ici mais là : un endroit, impossible, il n'y a rien
Et.. en plein soleil !!
"Pas question ! Faites moi passer une bouteille
Et je vous paierai dehors, c'est tout."
Je le laisse. Hurlements accentués,
Cette fois mâtinés,
De gesticulations menaçantes.

Pour qui vous prenez-vous de me parler ainsi?
Je vous parlerai comme j'ai envie un point c'est tout..
Et votre bouteille d'eau vous ne l'aurez pas.
Et me referme la porte dessus avec un cri :
ET MA CLIM MERDE !!

Je la réouvre aussitôt, ça fait en peu de frais.
VOUS ALLEZ LAISSER CETTE PORTE?
Non, je ne la laisserai pas. Et je veux de l'eau.
Il est emmerdé, des clients arrivent
Un peu étonnés. La referme, je la réouvre
Et alors me saisit aux poignets et me secoue

A peu près comme un sac de blé.
Yok n'a pas bronché. (Au moins je sais à présent
Qu'il n'est pas méchant).
Je la réouvre lorsqu'il rentre, (servir, qui sait?)
Hurlements. Moi aussi.

Vous êtes un grossier macho..
Mais je veux de l'eau..
Je sais on me le dit tout le temps
Et j'en suis très fier. Maintenant dégagez
Et vite. Sans eau.
A ce point vous devriez
Changer de boulot.
Et je réouvre la porte.

Cette fois il s'avance d'un air ... un air.. ?
De vouloir tuer, tout simplement..
Me re secoue mais de toutes ses forces
Par les poignets. Je hurle.
Un client arrive, Il me lâche. A peine gêné.

Je vais appeler les gendarmes,
Vous avez cassé ma porte (?)
Mais faites donc..

Voilà. On est partis sous la cagne,
Yok et moi. Sans eau. Et les poignets..
Les gendrames.. euh gendarmes me disent
D'aller porter plainte demain.
Merci, pour ça j'ai déjà donné
Pas de témoins, sauf sa femme..
Terrorisée, qui n'avait pas bronché.

Je me vengerai autrement.
Je crois savoir comment..
On s'est baignés, non, jetés à l'eau!
En arrivant.
Il n'est vraiment pas méchant.

Cévennes de merde.

________________________

Intuition..

Ce mec, je l'avais déjà détecté,
Sa triste jeune femme, amicale,
-Même lorsqu'on ne la connaissait pas!-
M'abreuvait de ses histoires de bêtes,
Et moi aussi. Mais parfois, imprévisiblement,
Changeait.
"Comment va votre nouveau chat" ?
"Très bien" (sec).
Son gus était derrière,
Que je n'avais pas vu.

Par la suite, juste à sa manière
De me dire bonjour, je savais
Et n'insistais pas.

Un malade, un syndrome...
De quelque chose? Michou m'avait dit :
Non en fait, il est sympa...
LORSQU'ON LE CONNAIT.
Je lui avais répondu que je détestais
les gens sympa quand on les connaissait 
Et préférais les gens sympa
Quand on ne les connait pas..

CQFD Michèle