dimanche 30 juin 2013

Métro parisien, les codes; on ne sourit pas on gueule.


Une histoire singulière ? Voire ! Dix heures du matin, Paris, le métro. De bonne humeur, Jean Baptiste Rumelier rend à son travail, redevenu en quelque sorte "humain" par un effet-traîne de vacances dont il revient de la veille. Las, comme nous l'allons voir, ça ne pardonne pas. D’abord, en entrant dans la rame, il lance un "bonjour" sonore, ce qui est de la plus grossière incorrection.. avant d’aller s’asseoir en s’excusant de bousculer involontairement des usagers, ce qui évidemment est extrêmement louche. Puis, il aggrave son cas en laissant son siège à une personne âgée et pire, un peu plus tard, en donnant le journal gratuit qu’il a lu. La tension monde, la foule gronde silencieusement devant un tel irrespect des codes. Tout explose quand une jeune femme s'excusant de lui ayant marché sur les pieds, il lui répond aimablement "Ce n’est rien du tout, voyons". C’est alors que devant un comportement si incompréhensible, les gens alertent les services d'intervention d'urgence de la RATP ; Jean Baptiste est illico serré et placé en garde à vue. La police salue la réaction prompte et maîtrisée des usagers. "Dans un contexte marqué par le terrorisme, certains comportements apparaissent plus suspects que d’autres, ce qui permet de rapidement localiser ces individus." (Mmm ?!?! les poseurs de bombes pourtant sourient rarement avant de lâcher leur truc ou de se faire sauter avec.)
 
Extrêmement révélateur d’une société urbaine à la fois candide et parano, déshumanisée qu'on dit. Dans le métro, on ne sourit pas, on se rencogne dans sa décrépitude, le regard vide ; on ne voit pas les autres et surtout on n’intervient pas ; on regarde seulement les pub qui défilent, et si on vous marche sur les pieds, on gueule. Ce sont les codes à connaître impérativement et à pratiquer dans toute société civilisée. Non mais ! Un dangereux marginal qui de retour de vacances, (sans doute à l'étranger, par exemple en Afrique) était redevenu humain, saluant, laissant sa place, ne protestant pas lorsqu'on lui écrasait les orteils etc... Ça ne pardonne pas = garde à vue et sans doute expertise psychiatrique, les flics saluant la rapide réaction des passagers, bons citoyens efficaces.



Le pire est qu'il a dû faire amende honorable en soulignant que juste revenu de vacances, en somme, il n’était plus tout à fait adapté au monde dans lequel il vivait. Désolé, le prochain coup, je ferai tout comme il faut.